À 17 ans, il fait son coming out, achète sa première perruque et grimpe sur des escarpins. Sa carrière artistique débute modestement dans un club local. La nuit, il est sur scène et le jour derrière la caisse d’un fastfood. Repéré sur les réseaux sociaux par un producteur conquis, il enregistre « Open bar » une version en portugais de « Lean On ». Un million de vues plus tard, Pabllo sort son premier album et devient l’emblème des non-binaires. Aujourd’hui, il est la personnalité brésilienne la plus recherchée sur le net et il enchaîne les concerts jusqu’à Coachella ou encore à l’ONU où il s’est produit devant la Reine Elisabeth II. Le petit garçon de Santa Inès, élevé par une maman célibataire, a parcouru bien du chemin pour se muer en une diva sublime et engagée dans la défense de la cause LGBT+.
Que signifie être une personne non binaire de nos jours ?
En fait, je suis un garçon gay qui aime le drag art. J’ai toujours vécu cela très naturellement, notamment grâce au regard bienveillant et au soutien de ma famille. Je ne me suis jamais senti jugé, pourtant je sais que malheureusement, ce n’est pas toujours ce que vivent les personnes comme moi.
Qui était ton idole quand tu étais enfant ?
Ma mère a toujours été ma plus grande idole ! C’est une battante, elle est forte, persévérante, toujours joyeuse. C’est mon rayon de soleil. Dona Verônica est un exemple pour moi.


Quels artistes ont inspiré ta carrière musicale ?
Ils sont nombreux, mais je vais essayer de résumer… J’ai toujours beaucoup admiré RuPaul, elle est une source d’inspiration pour les drags du monde entier et bien sûr l’irremplaçable Whitney Houston, qui reste une référence. J’adore également Elza Soares, Etta James, Beyoncé, Donna Summer et bien d’autres encore. Les voix puissantes et les personnalités fortes et subtiles à la fois me transportent.
Tu es un symbole pour les personnes LGBT+, c’est un honneur mais aussi une importante responsabilité. Comment le vis-tu à seulement 25 ans, surtout au Brésil, un pays de moins en moins ouvert à la différence ?
J’ai conscience de la responsabilité que cela implique, mais mon objectif est avant tout d’apporter la musique, la danse et l’art aux personnes qui me suivent et m’écoutent. Nous vivons une vague conservatrice au Brésil et dans le monde, ce qui nous oblige à nous tenir la main pour que les minorités ne soient pas davantage opprimées. Quelle que soit la situation du pays, il est important que les droits des LGBT+ soient respectés et que chacun ait les mêmes possibilités d’aimer, de travailler ou même de monter sur scène pour chanter.
Les vêtements que tu as utilisés pour le tournage de ton clip « Indestructible » ont été vendus aux enchères au profit de l’association House One, un projet d’accueil des personnes LGBT+ à São Paulo.
Dès que je le peux, je soutiens des associations différentes qui viennent en aide aux personnes dont je me sens proche. Plus que soutenir une cause, je soutiens des personnes afin d’avoir un impact positif direct sur leur vie. Je suis toujours ouvert aux nouveaux projets et j’utilise mon image pour collaborer de la manière la plus large possible, en ne me limitant pas à une ou deux actions. Nous devons nous entraider pour améliorer concrètement la vie de chacun et ainsi réduire les inégalités.
Photos : © Ernna Cost
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